Bonnes nouvelles pour les éléphants du Tchad

Le comptage a été mené dans les départements du Loug Chari et du Mayo Lémié au mois de mars 2021 par une équipe mixte du programme APEF, du ministère de l’environnement et des ONG SOS Eléphants et Wings for Conservation Les analyses estiment le nombre d’éléphants de cette population entre 223 et 384 éléphants. Cette estimation, basée sur une méthodologie mixte de comptage aérien et terrestre, est deux fois plus élevée que le nombre d’animaux recensé lors du dernier comptage en 2014

Les troupeaux observés ont une bonne structure d’âge, avec des adultes, des jeunes et plusieurs éléphanteaux. Cela indique un bon taux de reproduction et que cette population est viable, voire en probable croissance. C’est une très bonne nouvelle après les massacres des décennies passées.

Depuis quelques années, un contingent armé a été déployé dans la zone par le chef d’État à la demande de l’ONG SOS Eléphants. Cette présence a certainement fortement réduit, voire éliminé, le braconnage dans cette zone agricole et largement habitée par l’homme qui ne bénéficie pas encore d’un statut légal de protection. Le processus de classement par le ministère de l’Environnement d’une partie de cette zone est déjà en cours, avec l’objectif de réduire les conflits homme-éléphants et de garantir une meilleure protection des pachydermes.

Il est intéressant de noter que le plus grand troupeau observé pendant le recensement, 151 individus, a été observé dans la zone de Barlet. Cette zone se situe à seulement 80 km de la limite ouest de la réserve de faune de Siniaka Minia (RFSM), deuxième poumon du complexe d’aires protégées du grand écosystème de Zakouma. Il est probable qu’une connexion écologique existe encore entre ces deux zones. Cela signifierait, si une protection adéquate de ce corridor est garantie, un possible futur passage spontané des éléphants du Chari vers le complexe de Zakouma.

La possibilité à moyen terme de relocaliser des éléphants vers le parc de Siniaka Minia est aussi à l’étude. La relocalisation des éléphants dans un parc national pourrait garantir :

  • une protection ultérieure à long terme de cette espèce
  • la diminution du nombre d’éléphants présents au Chari pour réduire les conflits homme-éléphants dans cette zone agricole.