Interview de l’ancien et du nouveau coordinateur du programme APEF
Après 5 années de travail au programme APEF, l’ancien coordonnateur du programme Ahmat Brahim Siam devient le directeur Pays d’African Parks. Après avoir pris l’intérim de ce poste, Djadou Moksia est devenu officiellement le nouveau coordonnateur de l’APEF fin avril 2023.
Ahmat Brahim Siam, quels sont les plus grands défis auxquels vous avez fait face au cours de 5 années de coordination du programme ?
ABS : Ils sont nombreux. Les plus grands étaient la mise en place de l’équipe de la coordination, le recrutement de l’assistance technique et des opérateurs de mise en œuvre des activités, la signature du Devis Programme Pluriannuel (DPP), la révision de la loi 14/2008, l’élaboration de la Stratégie Nationale Lutte Anti Braconnage, le suivi des activités des opérateurs, le processus de la Création de l’Agence des Aires Protégées (Tchad Nature), etc.
Quels sont vos meilleurs souvenirs?
ABS : Travailler dans un programme comme APEF ne manque pas de souvenirs. J’en retiens : l’excellente collaboration avec l’équipe de la coordination et les équipes de l’Assistance Technique de Démarrage (ATD) et de l’Assistance Technique (AT); la bonne collaboration avec l’ensemble des partenaires (MEPDD, SFED, DUE et opérateurs) et l’esprit d’équipe.
Au niveau personnel, quels ont été les grands enseignements de ce poste? que retenez-vous de votre expérience de coordination de l’APEF
ABS : La bonne expérience dans la gestion des programmes et projets, la collaboration avec plusieurs partenaires (institutions internationales et gouvernementales et des ONG), les relations avec des partenaires et des personnalités sont les grands et meilleurs enseignements que j'ai reçus, lors de mon passage au Programme APEF.
Vous êtes maintenant Directeur Pays d’African Parks, quelles missions de ce nouveau poste vont être en lien avec le programme APEF?
ABS : En ma qualité de Directeur pays, j’assure la représentation de African Parks (APN) auprès de toutes les institutions partenaires dont APEF. Tout comme le programme APEF, APN intervient dans le domaine des aires protégées, nous sommes complémentaires. Etant donné qu’APN est bénéficiaire de trois subventions dans le cadre du programme APEF, nous travaillons en étroite collaboration avec la coordination APEF. Dans ce cadre, nous participons aux organes statutaires du programme APEF (CSO et COPIL).
Il reste encore 2 petites années avant la fin de ce programme, que lui souhaitez-vous d'accomplir ?
ABS : Le Programme APEF est un grand programme. Il a pour objectif la création d’une agence des aires protégées. A ce titre, un long processus est déjà engagé pour la concrétisation et l’atteinte de cet objectif. Pour la période restante, je souhaite que la création et l’opérationnalisation de Tchad-Nature, la mise en place d’un fonds fiduciaire pour la conservation, l’adoption de la loi 14/2008 révisée et le suivi de la mise en œuvre et clôture des projets des opérateurs soient réalisés. C’est mon souhait le plus ardent.
"Nous serions comblés si les structures comme l’Agence « Tchad Nature » et le Fonds Fiduciaire se mettaient en place avant la clôture du Programme APEF"
Djadou Moksia, pouvez-vous présenter brièvement votre parcours et nous expliquer comment vous êtes arrivé à la coordination du programme APEF?
DM : De formation Ingénieur forestier spécialité Faune Sauvage avec un mastère spécialisé en Gestion des Aires Protégées, ma carrière a commencé dans les Aires Protégées comme chef de Secteur Adjoint au Parc National de Manda puis conservateur du Parc National de Zakouma (1988-1996). De retour de ma formation au Sénégal de 1997 à 2000, j’ai occupé le poste de chef de Division Chasse et conseiller scientifique désigné pour la Convention sur les Espèces migratrices ainsi que point focal de Convention sur la Diversité biologique en 2003.
Ensuite, j’ai à nouveau travaillé sur le terrain comme responsable de l'Équipe Technique ayant contribué à la création du Parc National de Sena Oura en accompagnant les communautés locales dans le processus.
En 2019-2020 j’ai occupé le poste de directeur adjoint de la Faune et des Aires Protégées (DFAP) et depuis 2019 je suis Point Focal de la Convention sur les zones humides (Convention de Ramsar).
Après avoir couvert la position de point focal du ministère pour le Programme APEF, je suis maintenant Coordonnateur National du Programme APEF depuis le 26 avril 2023, après sept mois d’intérim.
Acteur du programme depuis plus de 5 ans, quelles sont, selon vous, les particularités de ce programme?
La première particularité de ce programme de conservation que j’ai noté est son caractère inclusif avec une dimension intersectorielle qui implique plusieurs départements. La seconde est son caractère novateur de par la mise en place d’une Agence de Gestion des Aires Protégées et d’une structure de financement durable (Création de Tchad Nature et d’un Fonds Fiduciaire).
Quels sont vos défis pour la dernière année et demie avant la clôture du programme APEF?
Convaincre les décideurs qu’une structure crédible avec des financements pérennes contribuera mieux à la Conservation des aires protégées, avec le développement des communautés environnantes. Le dernier défi sera de faire en sorte que le programme puisse être bien clôturé.
Quelle est la réalisation la plus importante que vous espérez accomplir dans votre rôle actuel?
Nous serions comblés si les structures comme l’Agence « Tchad Nature » et le Fonds Fiduciaire se mettaient en place avant la clôture du Programme APEF.